Jusqu'en enfer Film Streaming

Film du genre , Epouvante-horreur sortis à la date du 2009-05-27 et rélisé par Sam Raimi.
Avec : Alison Lohman, Justin Long, Jessica Lucas, Lorna Raver, David Paymer

Ridicule cette histoire de sorcellerie et d'incantation, ça ne tient pas la route, Jusqu'en enfer est à ranger dans le genre burlesque/comédie plutôt qu'horreur/épouvante. J'ai ri plus qu'autre chose parce que le film est guignolesque par plein d'aspect mais dans le mauvais sens du terme. On reconnaît bien le style de Sam Raimi qui a fait sa renommée : du gore à volonté, de l'humour là où on s'y attend le moins, et quelques rares scènes flippantes (dans ce film du moins).
Bonne grosse comédie horrifique, " Jusqu’en enfer " est une parenthèse dans la carrière de Sam Raimi. Cet ancien prodige de l’horreur (la trilogie " Evil dead ", pour mémoire, compte parmi le meilleur de l’horreur des années 1980), s’est vite éloigné de son genre de prédilection pour tourner des œuvres plus intimistes (" Un plan simple ", en fait un ersatz de " Fargo ") et surtout des blockbusters arachnéens sur un gars en costume rouge qui colle à tout ce qu’il touche. Surtout aux millions de dollars... Une double reconnaissance, du grand public et des banquiers, qui a persuadé Raimi de s’éloigner un temps de tout ce qui pouvait faire tache.
Cependant le cinéaste n’a jamais totalement tourné le dos à ses premières amours en produisant régulièrement quelques piètres spectacles de ce type via sa maison de production Ghost House (" The grudge ", " Boogeyman "...). Aussi, c’est en toute logique qu’en 2009, il essaie de se réapproprier son statut de maître d’un genre au sommet duquel il a un temps côtoyé les Carpenter et autre Romero. Cependant, à la différence de ces deux références, Raimi a bâti sa réputation sur de l’horreur - certes gore mais particulièrement fun -, et techniquement innovante pour servir le caractère burlesque et cartoonesque de ses idées.
Il n’est donc pas étonnant de découvrir que son dernier né, arraché des tréfonds de l’enfer, le bien nommé " Drag me into hel "l, dispose des mêmes qualités que son cinéma des années 80 : une image en mouvement constant nourrie aux tours de caméra virtuose, de l’épouvante slapstick surfant sur une déferlante assumée de gags (comme cette mouche qui rentre dans la narine de l’héroïne endormie pour en ressortir aussitôt par l’autre) et une armada de frissons prodiguée à grand coup d’effet pour alimenter le rythme effréné. Jusqu’en enfer s’apparente ainsi à une synthèse parfaite entre son deuxième film, le déjanté " Mort sur le gril " et le second volet des " Evil dead ", assumant ce que beaucoup de monde redoutait, à tort et à raison, que Sam Raimi revenait au genre davantage pour s’amuser que pour se prendre au sérieux. Faisant systématiquement du pied à son œuvre juvénile, il multiplie les allusions, qu’elles soient visuelles, sonores et narratives, avec tellement d’insistance que son dernier bébé s’apparente parfois à une bonne formule d’antan jetée en pâture au public nostalgique qui n’attendait que cela, la violence en moins. A ce niveau, le réalisateur a mis la pédale douce et s’est débarrassé définitivement de tout ce qui pouvait faire mal, surtout au box-office.
Passé l’exultation, difficile aussi de ne pas se sentir frustré par le programme. Jusqu’en enfer se gave de tous les ingrédients les plus grossiers pour revendiquer le statut de la plus grosse machine à frissons de l’année. Raimi nous martèle d’apparitions, de sursauts et d’effets spéciaux grotesques pour arriver à ses fins. Ca marche souvent avant de saturer. Mais finalement, alors que l’on s’approche de l’indigestion, la conclusion (à moitié prévisible, mais pas totalement !) recommence à nous exciter comme des mômes.

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