Bullhead Film Streaming

21/10/2012 06:25

Bullhead streaming


Film du genre , Drame, Policier sortis à la date du 2012-02-22 et rélisé par Michael R. Roskam.
Avec : Matthias Schoenaerts, Jeroen Perceval, Jeanne Dandoy, Barbara Sarafian, Tibo Vandenborre

AVIS SUR CE FILM :

Bullhead nous raconte l'histoire de Jacky Vanmarsenille, un agriculteur flamand qui trempe dans des affaires louches liées à la puissante "mafia des hormones" régnant en Flandres occidentale. C'est un personnage fascinant, aux allures de brute épaisse, qui semble renfermé sur lui-même et très violent. D'ailleurs Bullhead est davantage un film de personnages qu'un film sur cette pègre particulière. Le portrait de cet homme est le coeur du film, je reviendrais dessus un peu plus tard.
Roskam nous plonge dans une ambiance sombre, presque glauque, mais arrive à parsemer plusieurs touches d'humour de temps à autre, ce qui ne m'a pas forcément plu puisque ça casse un peu la noirceur du cadre. La distinction flamands/wallons apparaît distinctement dans ce film d'ailleurs, ce qui reflète une certaine réalité d'ailleurs, perceptible quand on va faire un tour en Belgique. C'était judicieux de proposer un schéma aussi réaliste même si j'émets quelques réserves quant aux personnages wallons souvent caricaturaux, à l'image des garagistes liégeois dont le quotient intellectuel dépasse à peine celui d'un géranium.
D'un point de vue formel c'est plutôt pas mal même si ça ne casse pas trois pattes à un canard. Je ne suis pas fan de la photographie et des quelques filtres ici et là mais ça reste convenable, ça participe à l'atmosphère moite du film sans être moche. La mise en scène est étudiée, propre, limpide et d'ailleurs Roskam fait preuve d'un beau sens du rythme. C'est relativement lent mais le film est très accrocheur, ceci en grande partie grâce à sa structure narrative.
La trame pourtant est assez classique, l'évolution est chronologique et plusieurs flashbacks sur l'enfance du héros font leur apparition. Mais ces séquences sont fortes et d'ailleurs les scènes concernant Jacky enfant sont aussi belles que cruelles, on y voit à la fois la candeur de l'enfance, les découvertes propres à cette période de la vie de chacun comme la fascination pour une jeune fille et toute la cruauté inhérente à cette période. Je n'en dévoilerais pas davantage car ces passages sont essentiels à la compréhension du caractère de Jacky qui en sera marqué durablement
Comme je l'ai sous-entendu, le thème principal du film se concentre surtout sur les blessures d'un homme, marqué à vie par un évènement tragique. Matthias Schoenaerts est juste hallucinant dans ce rôle, il l'habite avec une grande conviction et contribue à rendre ce protagoniste très fascinant. D'ailleurs l'acteur est une des valeurs montantes du cinéma contemporain, on devrait le voir dans davantage de productions dans les années à venir et au vu de sa performance c'est amplement mérité. Un personnage envoûtant et charismatique qui, derrière son apparente virilité, cache une grande fragilité due à son passé.
Le reste du casting ne s'en sort pas trop mal non plus, Bullhead s'appuye sur une solide interprétation. Le film aborde aussi quelques thèmes en surface comme l'amitié ou encore l'homosexualité et d'ailleurs j'ai trouvé ça très intelligent de ne pas approfondir en détails ces thèmes bien que l'amitié entre Jacky et son ami d'enfance Diederik prenne une place non négligeable dans l'intrigue. Ici dans Bullhead on parle vite fait d'une histoire d'amour homosexuelle sans qu'il y ait de réelle réflexion dessus, ce qui n'alourdit pas le récit, ça aurait été clairement superflu.
Le film est assez tendu et ce dès le début, j'ai beaucoup aimé l'introduction et la scène finale est très forte. Malgré un côté légèrement classique, il y a une véritable profondeur scénaristique privilégiant un suspense malin. On évite pas quelques petits clichés, quelques (rares) scènes banales mais l'ensemble se révèle convaincant. Il y a un réel talent devant et derrière la caméra, et à défaut de révolutionner le cinéma, Roskam signe une oeuvre maîtrisée et passionnante. Le film reste de plus assez accessible, il n'y a pas de violence exacerbée ni un rythme trop lent ou encore de réflexions poussées. Le résultat global s'avère très bien rôdé.
Bullhead m'a plu même si je n'ai pas forcément adoré de long en large. Ceci dit ça reste un film dôté de nombreuses qualités avec quelques passages marquants et un traitement très efficace de son (ses) sujet(s). On ressent une réelle empathie pour le personnage principal, une "bête blessée" qui souffre depuis sa tendre enfance, qui n'ose pas aller vers les femmes et qui cache son mal-être sous une impressionnante musculature.
Ce film constitue pour moi une bonne petite surprise et mériterait d'être connue davantage. En tout cas il s'agit d'un bon film, assez intéressant visuellement et plutôt intelligent bien que ce soit un peu classique sur les bords. Une bonne découverte.
Voilà un film comme on a rarement la chance d'en voir, maîtrisé visuellement et scénaristiquement, et qui m'a littéralement scotché sur mon fauteuil.
Venant de Belgique (Flandres), cette terrible histoire de trafic de testostérone, hormones et autres vitamines est bien plus qu'un polar glacial, c'est une descente aux enfers aux accents de tragédie grecque. Jackie, éleveur musculeux et taiseux, se trouve au centre d'un gros marché de produits interdits destinés à engraisser plus rapidement les boeufs de la région. Un policier, enquêtant sur ce trafic, est froidement abattu par cette mafia locale, amenant la police à s'intéresser aux allers et venues de notre héros et des personnes en contact avec lui. Cette soudaine agitation fera resurgir de vieux fantômes dans la tête de Jackie, victime dans l'enfance d'un drame terrible.
A partir de cette trame, Michaël R. Roskam déroule son film avec une virtuosité implacable, attrapant le spectateur par l'émotion et ne le lâchant plus jusqu'au dénouement, deux heures après! On s'enfonce dans cette campagne flamande par vraiment folichonne, peuplée d'êtres cassés, torturés, au passé lourd et au présent sans horizon. On assiste à d'opaques rencontres de mafieux, où le danger est palpable dans chaque plan. Nous pénétrons dans l'intimité de Jackie, s'injectant dans le corps les mêmes produits dont il bourre ses boeufs, devenant ainsi un quasi monstre à la violence sous-jacente et psychologiquement dévasté. L'histoire avance inexorablement, toujours plus noire, toujours plus oppressante, sans que l'on puisse jamais imaginer la direction qu'elle va prendre, la complexité des personnages ne le permettant jamais.
Car en plus d'une mise en scène particulièrement virtuose, jouant avec finesse des gros plans et du rythme de chaque séquence, le scénario remarquablement bien fichu, ne laisse de côté aucun personnage.
Matthias Schoenaerts, dans le rôle de Jackie, est tout simplement sidérant de présence, de violence contenue et de fragilité. Il porte le film sur ses larges épaules, entouré de comédiens épatants, inconnus dans nos contrées, mais renforçant ainsi le récit d'une véracité supplémentaire.
La fin sur le blog
https://sansconnivence.blogspot.com/2012/02/bullhead-de-michael-r-roskam.html

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Fiche Allocine du Film